Julie Paquette
Professeure agrégée | Corps professoral
Profil
Julie Paquette est professeure agrégée à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère, Facultés des sciences humaines et de philosophie à l’Université Saint-Paul à Ottawa. Titulaire d’un doctorat en pensée politique, spécialiste de l’œuvre de Pier Paolo Pasolini, ses recherches se déploient dans les domaines liés à l’éthique, l’art et la politique et se subdivisent en trois axes : les nouvelles formes de fascisme, l’état d’exception et les études sur le scandale et la liberté d’expression.
Parmi ses publications on retrouve l’ouvrage Arts, entre libertés et scandales, études de cas, codirigé avec Emmanuelle Sirois et Ève Lamoureux, Nota Bene, 2020. Elle a aussi publié de nombreux articles autour de la pensée de Pier Paolo Pasolini, notamment dans les revues De(s)générations, Théâtre public, ThéoRèmes, Cinémas, Magazine littéraire, Nouveaux cahiers du socialisme et Oltreoceano.
Université de Montréal, Canada (2012-2014)
Chercheure postdoctorale au Centre canadien d’études allemandes et européennes (CCEAE) et au Centre de recherches intermédiales sur les arts, les lettres et les techniques de l’Université de Montréal (CRIalt)
Dans le cadre de recherches sur « Pier Paolo Pasolini, la question d’un nouveau fascisme et l’École de Francfort »
Université d’Ottawa, Canada (2006-2012)
Doctorat en Études politiques, avec une majeure Pensée politique et une mineure en Politique canadienne
Thèse : « Sade peintre de caractère ou la destitution des volontés d’absolu. Étude d’inspiration lefortienne »
Université d’Ottawa, Canada (2004-2006)
Maitrise en Études politiques, concentration Pensée politique
Mémoire : « L’Affaire Salman Rushdie. Trois perspectives sur la fiction et l’origine. Fethi Benslama, Milan Kundera, Claude Lefort »,
Université du Québec à Montréal, Canada (2001-2004)
Baccalauréat en Science politique, concentration Analyse politique
- Pensée politique moderne et contemporaine
- État d’exception
- Art et politique
- (Nouvelles formes de) Fascisme
- Théories critiques
- Liberté d’expression
Comment adapter son engagement aux temps présents ? Pier Paolo Pasolini et l’éthique de l’abjuration comme technique de soi, recherche financée par le programme Savoirs du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (2024-2029)
Comment adapter son engagement aux temps présents ? Que faire quand nos propos sont mal compris, détournés, récupérés ? Comment entretenir une pensée critique dans un monde qui favorise l’entre-soi (chambre d’écho) ? Comment intégrer de nouvelles connaissances qui nous remettent profondément en question ? Et comment accompagner celles et ceux qui souhaitent, aussi, emprunter cette voie ?
Ces questions pressantes trouvent matière à réflexion dans les écrits de Pier Paolo Pasolini (1922-1975), poète, essayiste, romancier, dramaturge, cinéaste, profondément engagé dans la société civile italienne. Après plus de dix années de recherche et de publications sur l’auteur, j’en suis venue à identifier une éthique de l’engagement spécifique à son travail et qui se décline comme suit : a) Chacun.e devrait se considérer soi-même comme partie intégrante de ce que soi-même critique ; b) Sans nier la sincérité avec laquelle chacun.e a pris position par le passé, chacun.e devrait pouvoir abjurer sa pensée et adapter son engagement et ce, que ce soit en conséquence de la mauvaise compréhension, du détournement ou de la récupération de sa pensée, ou encore de nouvelles connaissances/expériences ou du contexte qui viennent modifier celle-ci. Cette éthique de l’engagement, je l’ai nommée « l’éthique de l’abjuration ». Dans le cadre de ce programme de recherche axé sur la connaissance, j’avance que l’abjuration, telle que définie par Pasolini, lorsque pensée comme une technique de soi (Foucault, 1988, 1994, 2011), se présente comme une posture où la parole vraie, sincère (parrêsia) (Foucault, 2016,2018) est accompagnée d’un examen critique de soi. Cette éthique suggère donc une posture de fidélité adaptative aux réalités changeantes. Ou, pour le dire autrement, ce n’est pas parce que l’on abjure que l’on cesse d’être fidèle à soi-même. Il n’existe aucune étude de l’œuvre de Pasolini qui prend comme point focal l’abjuration pensée comme une éthique, alors que cette modalité m’apparaît comme un leitmotiv central à la compréhension de son engagement esthétique et politique.
L’objectif principal est de proposer une approche éthique innovante « l’éthique de l’abjuration comme technique de soi » et se subdivise en trois objectifs secondaires : 1- Faire un portrait de l’histoire de l’abjuration et de ses représentations tant religieuses que profanes (iconographie, théâtre, littérature, etc.) et les analyser à la lumière du cadre théorique. 2- Contribuer à (et complexifier) la littérature concernant les intellectuels qui ont dévié, se sont remis en question, ont changé de perspective en analysant rétrospectivement leur parcours à la lumière du cadre théorique. 3- Fournir des outils pédagogiques pouvant accompagner les étudiant.e.s lorsqu’ils sont confronté.e.s à une réalité qui, ou bien les remet en question ou bien les contraigne à adapter leur engagement afin d’être mieux compris.e.s dans un contexte qui est en pleine mutation.
Par sa portée, notre étude de cas répond à un besoin sociétal urgent : celui de se doter de méthodes nous accompagnant dans la remise en question de soi et d’interroger les conséquences éthiques, politiques et sociétales qui en découlent, le tout, dans un contexte marqué par une polarisation (voire une radicalisation) des discours et une difficulté à penser de manière critique où les phénomènes de chambre d’écho produits par la médiation algorithmique participent du renforcement des croyances (des valeurs et des normes) tout comme de la complexification du dialogue.
Le projet comprend une dimension pratique de pédagogie réflexive permettant d’accompagner les étudiant.e.s et le public en général dans un processus d’examen de soi. Ce projet permettra aussi de familiariser des étudiant.e.s à la recherche universitaire en encourageant notamment l’acquisition d’habiletés en matière de recherche, de transmission des connaissances orales et écrites et de capacités de vulgarisation.
Cette recherche s’adresse 1) au milieu universitaire et vise à favoriser un dialogue multidisciplinaire (pensée et théorie politique, histoire de l’art, théologie) autour des enjeux liés à la remise en question (ou à l’examen) de soi ; 2) aux étudiant.e.s afin de fournir des outils pédagogiques permettant de mieux les accompagner dans la remise en question d’eux-mêmes ; 3) au public en général.
- «La liberté d’expression en débat : analyse des discours et des relations de pouvoir autour des affaires SLAV et Kanata», CRSH, Subventions de recherche Développement Savoir
31 379 $
2019 – 2022 - Rencontre Théâtre.Liberté.Scandale en partenariat avec le Centre de diffusion et de création multidisciplinaire de l’Usine C, CRSH, Subventions Connexion
12 046 $
2016 - «Pier Paolo Pasolini, la question d’un nouveau fascisme et l’École de Francfort», FQRSC, Bourse postdoctorale
2015
LISTE DES PUBLICATIONS (les plus significatives)
Livres ou numéros de revue (co)dirigés par la candidate :
Paquette, Julie, Emmanuelle Sirois et Ève Lamoureux : Arts : entre libertés et scandales. Études de cas, Préface de Olivier Neveux, Édition Nota Bene, 2020, 342 pages. Rôle : Éditrice principale (50%)
Paquette, Julie et Émilie Dionne (éd) : « Données massives, médiation algorithmique et savoirs à l’ère du numérique », Global Media Journal, 2020, Volume 12, Issue 1. Rôle : Codirection 50/50
Paquette, Julie et Marc De Kesel. (co dir.) : « Pasolini : Religion rebelle », revue ThéoRèmes, no. 10, janvier 2017 (en ligne). Rôle : Codirection 50/50
Paquette, Julie et Silvestra Mariniello. (co dir.) : « Pasolini cinéaste civil », revue Cinémas, vol. 27, no. 1, Automne 2016. Rôle : Codirection 50/50
Paquette, Julie et Sophie Bourgault (dir.): « La Révolution française, auteurs et pamphlets oubliés », revue Tangence, no. 106, 2014, 141 pages. Rôle : Codirection 50/50
Articles scientifiques :
Paquette, Julie. « Il faut imaginer Pasolini en Cassandre heureuse », numéro spécial Les prophètes de malheurs, sous la direction de Julien Lefort-Favreau et Eric Trudel, The Romanic Review, accepté pour publication, à paraître.
Paquette, Julie. « L’assistante personnelle virtuelle, une prédatrice attentionnée. » Politique et Sociétés, volume 42, numéro 3, 2023. https://doi-org.proxy.bib.uottawa.ca/10.7202/1093291ar (En ligne)
Paquette, Julie. « De la société disciplinaire à la société algorithmique : considérations éthiques autour de l’enjeu du Big Data », French Journal For Media Research, no. 9, 2018, 14 pages. (En ligne).
Paquette, Julie. « L’exil, la quête et le réfugié. Réflexions éthiques et politiques sur la question européenne présente en creux des récits Ali dagli occhi azzurri et Porno-theo-kolossal de Pier Paolo Pasolini », Religion rebelle, réflexions éthico-politiques sur l’œuvre de Pier Paolo Pasolini, revue ThéoRèmes, no. 10, janvier 2017, https://doi.org/10.4000/theoremes.988. (En ligne).
Chapitres de livre
Paquette, Julie et Matthew McLennan. « Magical Naturalism against Civilization as Barbarism: The Queer-Ecological Cinema of Bertrand Mandico », in Estelle Baudou et Anne-Violaine Houcke, Ruin and ruination: staging antiquities in Contemporary Cinema and Theater, Oxford University Press, en cours.
Paquette, Julie. « Soudain Salò » in Marco Antonio Bazzocchi, Paolo Desogus, Manuele Gragnolati, Anne-Violaine Houcke et Hervé-Joubert Laurencin, Pensée sauvage. Pasolini et la France / Pensiero selvaggio. Pasolini e la Francia, éditions ICI Berlin Press, en cours.
Paquette, Julie. « Pier Paolo Pasolini : le grand refus contre l’État d’exception. Étude du cas Salò (1975) », dans : Arts : entre libertés et scandales. Études de cas, par Julie Paquette, Ève Lamoureux et Emmanuelle Sirois (éd), Édition Nota Bene, 2020, pp. 193-210.
Paquette, Julie. « Pasolini avec Sade : la question de l’anarchisme au pouvoir », Sade dans tous ses états, dirigé par Armelle St-Martin (éd), Presses universitaires de Rennes, 2017, pp. 213-230.
Introductions d’ouvrages
Lamoureux, Ève et Julie Paquette, Emmanuelle Sirois. « Introduction. Les scandales dans l’art : une problématique protéiforme et complexe », dans : Arts : entre libertés et scandales. Études de cas, par Julie Paquette, Ève Lamoureux et Emmanuelle Sirois (éd). Éditions Nota Bene, 2020, pp. 25-46.
Paquette, Julie et Émilie Dionne. « Données massives, médiation algorithmique et savoirs à l’ère du numérique. Le rêve politique de la grippe : réflexions introductives en temps de pandémie et variations sur le thème d’un « réel » en faisance », 2020, Volume 12, Issue 1, pp. 1-17.
Paquette, Julie. « Introduction au numéro Religion rebelle, réflexions éthico-politiques sur l’œuvre de Pier Paolo Pasolini », revue ThéoRèmes, no. 10, janvier 2017 (en ligne).
Articles dans des périodiques
Paquette, Julie, « La question du refus face au pouvoir intégrateur : Pasolini et le poète déterré par les porcs à l’ère du fascisme de la société de consommation », Revue De(s)générations, à paraître Juin 2024.
Paquette, Julie. « Théâtre et hérésies marxistes : Pasolini doit être ce que le Pasolini n’est pas », Théâtre public #245, octobre – décembre 2022.
Paquette, Julie. « Quand la machine théâtrale se fait Dieu : ou l’envers d’un Sade nous invitant à renverser les monuments », Cahiers du théâtre français du CNA, octobre 2018.
Paquette, Julie. « Cecilia Mangini et Pier Paolo Pasolini : des oubliés du pouvoir au fascisme à chemise blanche », Nouveaux cahiers du socialisme, no. 15, 2016, pp. 108-119.
Paquette, Julie. « Pier Paolo Pasolini, marxiste en apesanteur », Le Magazine littéraire, Mensuel, no. 551, janvier 2015, pp. 80-81.
Traductions
Sandra D’Urso (Julie Paquette et Laurence Pelchat-Labelle, trad..), « Sur la théologie du théâtre de Romeo Castellucci et la politique de l’’occupation’ chrétienne de sa scène », in Julie Paquette, Emmanuelle Sirois et Ève Lamoureux (éd) : Arts : entre libertés et scandales. Études de cas, Montréal, Éditions Nota Bene, 2020, pp. 159-173.
Toni Hildebrandt (Julie Paquette et Claudette Doucet, trad.), « La profanation du montage, Le montage/mort et l’infini plan-séquence comme allégorie chez Pasolini », ThéoRèmes, no. 10, janvier 2017 (en ligne).
Angela Davis (Julie Paquette et Cihan Gunes, trad.), « L’histoire ne peut pas être effacée comme on efface une page web », Revue Ballast, 22 janvier 2017 (en ligne).
Angela Davis (Julie Paquette et Cihan Gunes, trad.), « La violence contre les femmes et le défi constant du racisme », in Angela Davis, Sur la liberté. Petite anthologie de l’émancipation, Saint-Gilles (Belgique), Aden, 2016, pp. 5-17.
ORGANISATION DE CONFÉRENCES (PRINCIPALES)
« Résistances, politiques et techniques de(s) l’ordinaire(s) », co-organisation dans le cadre du colloque annuel de la Société québécoise de science politique, avec Sophie Bourgault et Justine Perron, Mai 2024, Ottawa.
« Pier Paolo Pasolini : Reprises, Ripresa, Retakes », co-organisation du colloque dans le cadre du centenaire de Pasolini, avec Caroline Bem, Luca Caminati, Rosanna Maule, Silvestra Mariniello et Viva Paci. Partenariat Université du Québec à Montréal, Université Concordia, Université Saint-Paul, Cinémathèque québécoise, tenk.ca. Septembre et octobre 2022.
« Théâtre.Liberté.Scandale. Que peut le transgressif pour les arts de la scène ? » Colloque international interdisciplinaire, partenariat UQAM/Usine C, co-organisation avec Ève Lamoureux et Emmanuelle Sirois, mars 2016.
Cycle « Pasolini citoyen : l’engagement dans le réel », Université de Montréal, Canada (2013-2014)|organisatrice principale. Cycle de quinze conférences et de quinze projections organisées conjointement avec le Centre de recherches intermédiales sur les arts, les lettres et les techniques (CRIalt), le Centre de recherche interdisciplinaire sur les technologies émergentes (CITÉ), le Centre canadien d’études allemandes et européennes (CCEAE), le Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, la médiathèque et le Carrefour des arts et des sciences de l’Université de Montréal.
CONFÉRENCES (PRINCIPALES ET RÉCENTES)
Julie Paquette, « Pier Paolo Pasolini, le “parti pris” corsaire », Bibliothèque Monique-Corriveau, conférence présentée en collaboration de la Faculté des lettres et des sciences humaines, l’École de langues, secteur italien de l’Université Laval et de l’Istituto Italiano di Cultura di Montréal, août 2023
Julie Paquette, « Soudain, Salò. Le Sade de Pasolini en clair-obscur », colloque Pasolini et la France, Université Paris Nanterre et Université Sorbonne, France ainsi qu’à la Villa Medici, Italie, décembre 2022.
Julie Paquette, « Notes pour une conférence sur Pasolini en Cassandre », colloque Pier Paolo Pasolini, Riprese, Reprises, Retakes, Université du Québec à Montréal, Université Concordia, Université Saint-Paul, septembre-octobre 2022.
- « Des dérapages anticipés pour le traçage de la COVID-19 »
Les Malins, Ici Radio-Canada première, Ottawa-Gatineau, 30 mai 2020. - « On a relu les Versets sataniques »
Entretien de 14 minutes à l’émission Plus on est fous, plus on lit, 16 avril 2019. - « L’éthique, le Big Data et les algorithmes »
Émission Entre-nous, Rogers télé, Vendredi 4 mai 2018. - « Salman Rushdie toujours sous le coup de la fatwa 27 ans plus tard »
Entretien de 27 minutes à l’émission Aujourd’hui l’histoire à la radio de Radio-Canada, 14 novembre 2016. - Les enjeux liés à l’éthique numérique sur les réseaux sociaux
Sur le vif, Radio-Canada, Ottawa Gatineau. 22 mars 2021