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Tanya Zayed : incurable optimiste

 

Certains phénomènes attirent les foules. Le 19 octobre dernier, à la cérémonie de remise du prix Diplômé(e) de l’année de l’Université Saint-Paul, près d’une centaine membres de la communauté universitaire ainsi que de nombreux parents et amis s’étaient rassemblés sur le campus pour souligner le parcours remarquable de l’activiste Tanya Zayed, titulaire d’une maîtrise en études de conflits (2008). Nous avons rencontré cette femme d’exception qui fait la fierté de l’USP.

Terre des hommes

Connue principalement pour son travail au sein de l’initiative Enfants soldats de la Fondation Roméo Dallaire, Tanya Zayed évolue dans l’humanitaire depuis 17 ans déjà. Aujourd’hui experte-conseil en matière de protection des enfants auprès de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, l’ancienne de l’USP brosse un portrait sans complaisance d’un univers qui demeure largement masculin, que ce soit à Genève ou à Kinshasa :

En tant que femme dans ce milieu, j’ai été harcelée, menacée et réduite au silence. J’ai dû protéger mon intégrité physique par tous les moyens et essuyer la condescendance de mes pairs en dépit de mon expertise manifeste. On m’a reproché de n’être ni épouse ni mère. On a critiqué mon poids, ma taille et ma joie de vivre.

Tanya Zayed, Anne-Marie Bazinet-Miller et Robert Dixon

Lueur d’espoir

Pourquoi continuer, alors ? Parce qu’au-delà des risques et de la misogynie, elle a trouvé une source d’espoir : les jeunes hommes et les jeunes femmes auprès desquels elle intervient.      « On dit souvent que les jeunes sont l’avenir. C’est faux, affirme t-elle. Ils sont le présent. Leur courage, leur générosité et leur résilience extraordinaires en témoignent : ce sont eux qui marquent le pas en rendant le monde meilleur. »

Tanya Zayed

Soin de soi

Des leçons de vie comme celle-là, Tanya Zayed en a plusieurs autres à transmettre, en particulier aux étudiants qui s’apprêtent à suivre ses traces. Souvent confrontée à l’inextricabilité des conflits et à la gravité des injustices, la jeune femme a dû s’outiller pour ne pas perdre pied. « Cela m’a pris du temps, mais j’ai enfin appris à me définir autrement que par mon travail. Surtout, j’ai compris qu’il faut faire preuve de compassion autant avec soi qu’avec les autres. »

 

Horizons lointains

Revenue de Genève le jour même de la cérémonie, Tanya Zayed devait quitter Ottawa quelques jours plus tard pour le Nigéria, où elle s’apprêtait à rencontrer des survivantes aux exactions du groupe terroriste Boko Haram. La suite ? Elle ne la connaît pas encore. « La profession d’experte-conseil comporte son lot d’incertitude », admet-elle.

Une chose en elle, cependant, demeure inébranlable. « Pour reprendre la formule du poète palestinien Mahmoud Darwish, je dirais que comme les Palestiniens, nous qui oeuvrons dans l’humanitaire souffrons d’une maladie incurable : l’espoir. »

Tanya Zayed

 

Mes conseils aux étudiants

Après le baccalauréat : « Prenez un temps d’arrêt pour acquérir de l’expérience professionnelle et gagner en maturité. Croyez moi, cela vous sera bénéfique à la maîtrise. Les professeurs verront la différence. »

Pendant votre maîtrise : « Saisissez toutes les occasions d’apprentissage pratique qui s’offrent à vous. Voyez au-delà du milieu scolaire. Prenez part aux débats. »

Avant de passer à l’international : « Impliquez-vous d’abord à l’échelle locale. Si vous ne faites pas de bénévolat auprès de votre communauté, comment justifier votre engagement à l’étranger ? Il doit y avoir une progression naturelle. »

Dans votre travail auprès de groupes à risque : « Soyez patients. Ne présumez pas que vous détenez la solution. Cultivez l’écoute. »

Tout au long de votre carrière : « Ne l’oubliez jamais : vous n’êtes pas votre travail. Votre travail n’est qu’une partie de ce que vous êtes. »

Mon conseil aux universités :

« Intégrez des cours sur l’équilibre travail-vie personnel et sur l’éthique à tous les programmes d’étude. Ce sont des compétences cruciales, particulièrement dans le travail humanitaire. Nous devons apprendre à reconnaître nos limites et revendiquer le droit d’en parler ouvertement. »

 

 



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