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Sirma Bilge: la gouvernementalisation de l'intersectionnalité à l'ère du néolibéralisme racial

Endroit : salle 1124, l’amphithéâtre de l’Université Saint-Paul, 223, rue Main, Ottawa (Ontario) K1S 1C4

Quand : le lundi 29 mai, de 19 h à 21 h 

Description

Forgée à partir des marges, au sein de la pensée noire radicale féministe des années 1970, en dialogue avec d’autres luttes pour la justice raciale et sociale, l’intersectionnalité fait face aujourd’hui à une institutionnalisation accrue, tant dans le milieu de la recherche et l’enseignement supérieur que dans les secteurs des ONG et activistes – secteurs traversés par d’importantes transformations ces dernières décennies sous un régime néolibéral globalisé qu’il importe de saisir dans sa structuration raciale (Goldberg 2009).

L’institutionnalisation des savoirs contre-hégémoniques comme l’intersectionnalité est un processus qui n’est pas sans ses contradictions, créateur autant de conditions pour leur réarticulation hégémonique que d’opportunités de la déstabiliser (Ferguson 2012). Élargissant un travail antérieur qui interroge les politiques du savoir qui se déploient à travers l’intersectionnalité et conduisent à l’évacuation de la pensée critique raciale de l’appareillage actuel de l’intersectionnalité, marginalisant les personnes racisées comme productrices des savoirs intersectionnels des débats et espaces académiques contemporains (Bilge 2013, 2014), cette conférence inaugurale se consacre à la saisie des relations régulatoires (Smith 1990), des techniques et des rationalités qui participent à la gouvernementalisation de l’intersectionnalité, de même que des pratiques qui contrent une telle réarticulation hégémonique.

Sirma BilgeSirma Bilge est professeure agrégée au département de sociologie de l’Université de Montréal. Titulaire d’un doctorat de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, elle a fondé et dirigé l’Unité de recherche sur l’intersectionnalité au sein du Centre des études ethniques des universités montréalaises (CEETUM) de 2005 à 2010. Elle est également membre du Comité de recherche Racism, Nationalism and Ethnic Relations (RC05) de l’International Sociological Association (ISA). Ses travaux portent sur les intersections entre les rapports sociaux de race, ethnicité, genre, sexualité et classe, et elle étudie comment les notions d’identité ou d’altérité ethnique/nationale s’articulent à travers des régulations liées au sexe et au genre. Ses recherches les plus récentes abordent la question de la domestication néolibérale des savoirs dissidents dans le monde académique, avec une attention spécifique à l’intersectionnalité.



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