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Colloque de recherche: Révolutions et conflit : les questions de l’histoire

Colloque de recherche « Révolutions et conflit : les questions de l’histoire »

Centre de recherche sur le conflit

9 et 10 mars 2017

 

 

Lieu : Université Saint-Paul, amphithéâtre (G1124)

Révolutions et conflit : les questions de l’histoire
Centre de recherche sur le conflit
Ottawa, 9 mars 2016

Les termes conflit et révolution ne sont pas synonymes. Si la révolution ne peut se concevoir sans conflit, l’inverse est loin d’être vrai. Par ailleurs, même si certains conflits sont devenus des révolutions, y aurait-il des conditions précises qui transformeraient un conflit en révolution?

La notion de révolution est employée et interprétée de diverses façons, laissant sous-entendre différentes intensités ou différents types de révolution. S’agit-il d’une émeute, d’une insurrection, d’un soulèvement? Implique-t-elle nécessairement un changement ou un bouleversement?

Que signifie la révolution pour le contestataire (l’agitateur, l’activiste, l’insurgé, l’émeutier, le révolutionnaire, ou autres étiquettes attribuées au cours de l’histoire…)? Qu’est-ce qui caractérise ceux et celles qui adressent ces revendications et qui s’engagent dans des actions politiques? Qu’en est-il de ceux qui s’y opposent?

Par ailleurs, qu’en est-il de la révolution aujourd’hui, notamment comme objet d’étude en sciences sociales? Le terme révolution semble en effet de moins en moins présent dans les études et les analyses sur les conflits contemporains. La lutte politique aurait-elle changé de forme? Ou, au contraire, la lutte pour un changement radical des conditions sociales et politiques serait-elle en voie d’extinction? Quant aux mouvements politiques, la révolution y occupe-t-elle encore une place? La conception de l’action politique a-t-elle changé de forme? À ce sujet, que peut-on penser du terme « indignation » choisi pour décrire en français la forme de protestation du mouvement « occupy »? On pourrait aussi demander si l’accélération du changement social et économique affecte la probabilité des révolutions.

La violence à des fins politiques constitue cependant, elle aussi, une réalité. Par ailleurs, dans les études de conflits, on note une tendance sélective à porter une attention moindre aux revendications politiques et à se concentrer davantage sur les souffrances vécues par les populations. Par contre, les révolutions peuvent-elles être pacifiques et graduelles? Existe-t-il des révolutions non violentes?

Les révolutions comportent de multiples dimensions. Peut-on penser que la dimension idéologique constitue une condition nécessaire de la révolution? N’y aurait-il pas lieu de s’interroger sur les formes actuelles de positionnement idéologique, y compris lorsqu’elles s’expriment par le discrédit de la notion d’idéologie, et de voir en quoi elles pourraient, le cas échéant, être reliées au déclin de l’idée de révolution?

L’année 2017 marque le centenaire de la révolution russe. Cet anniversaire a inspiré le choix du thème du colloque. Celui-ci ne lui est pas pour autant consacré : la révolution américaine, la Révolution française, la révolution de velours, la Chine, Cuba, l’Iran, le printemps arabe constituent autant d’exemples qui peuvent contribuer à l’analyse, à la réflexion, voire à la prospective.

Le lien entre révolutions et conflits fonctionne à double sens : si, à certaines conditions, le conflit peut déboucher sur une révolution, les révolutions génèrent aussi de nouvelles manières d’appréhender la conflictualité, dessinent de nouvelles lignes de partage, souvent aussi de nouvelles manières de les exprimer.

Le colloque vise à explorer les rapports entre révolution et conflits et à en préciser les termes. À cette fin, une perspective historique s’avère essentielle. L’histoire pose en effet plusieurs questions sur la définition et les conditions de possibilités des révolutions, sur les différentes formes qu’elles ont prises, y compris leurs coûts, leurs succès et leurs échecs, la moralité de leurs fondements et de leurs actions. Elle permet aussi de mettre en contexte les formes actuelles de contestation, voire de violence politique, et de s’interroger sur l’avenir ou, au contraire, sur la baisse absolue de la fréquence des révolutions.

 

Programme scientifique

Jeudi 9 mars

9 h 30 – Ouverture du colloque. Chantal Beauvais, rectrice, Université Saint-Paul.

10 h – « Révolutions et études de conflits ». Jean-François Rioux, directeur, École d’études de conflits, Université Saint-Paul.

11 h – « Quand les révolutions inaugurent de nouvelles conflictualités : l’invention du jacobinisme ». Yves Palau, Directeur du laboratoire interdisciplinaire d’étude du politique Hannah Arendt.

12 h – « De l’usage d’un concept : réflexions à saveur pragmaticienne sur l’usage du concept de révolutions ». Martin Blais, professeur, École de communications sociales, Université Saint-Paul.

14 h – « Ordre, libération, révolution dans la pensée catholique post-conciliaire ». François Mabille, secrétaire général, Fédération internationale des Universités catholiques.

15 h – « Le printemps arabe : des révolutions aux conflits ethnoreligieux ». Mohamed Ourya, Chaire Raoul-Dandurand, Université du Québec à Montréal.

16 h – « L’attitude de la communauté internationale à l’égard de la révolution belge de 1830 ». Pierre Vercauteren, professeur à la Faculté des Sciences économiques, sociales, politiques et de Communications UCL-Mons, REGIMEN (Réseau d’Étude sur la Globalisation et la Gouvernance Internationale et les Mutations de l’État et des Nations).

 

 

Vendredi 10 mars

9 h 30 – « De la rupture à la transformation du conflit violent en source du pouvoir ». Sophie Cloutier, professeure, École d’éthique publique, Université Saint-Paul, directrice du Centre de recherche en éthique publique et gouvernance.

10 h 30 – « Relire le conflit entre classes en Russie postrévolutionnaire à travers les révolutions institutionnelles ». Simon Tremblay-Pépin, directeur de l’École d’innovation sociale, Université Saint-Paul.

11 h 30 – « Les socialistes–révolutionnaires de 1905 à la lumière de la Kolyma : quelques pensées de V. Chalamov sur les conditions de l’engagement révolutionnaire ». Hélène Tessier, professeure, École d’études de conflits, Université Saint-Paul, directrice du Centre de recherche sur le conflit.

12 h 30 – Suites de travaux et échanges avec François Mabille, Yves Palau, Hélène Tessier.

13 h – Clôture du colloque.

 

Coordination :

  • François Mabille, secrétaire général, Fédération internationale des Universités catholiques, chercheur associé, Observatoire international du religieux, Sciences-Po Pari CERI\GSRL.
  • Yves Palau, maître de conférences en science politique, Directeur du laboratoire interdisciplinaire d’étude du politique Hannah Arendt.
  • Hélène Tessier, directrice, Centre de recherche sur le conflit, Université Saint-Paul 

 



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