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Soirée conférence - Déchiffrer le crypto-discours

Articulations de la liberté sur Internet en relation avec l’État

Organisée dans le cadre du séminaire EPE 6706 - Éthique, vie privée et information

(La conférence aura lieu en anglais. La période de discussion se tiendra dans les deux langues)

 

Conférencière Isadora HellegrenConférencière : Isadora Hellegren, maîtrise ès art en études de communication, Département d’histoire de l’art et d’études de communication; assistante de recherche, Centre d’éducation médicale, Université McGill

Date : lundi 27 février, de 18 h à 19 h 30

Endroit : Université Saint-Paul, salle G103

Coût : Gratuit, ouvert à tous et toutes

Personne à contacter : Julie Paquette (jupaquette@ustpaul.ca)

 

Résumé de la conférence

L’interprétation de ce qui constitue les libertés sur Internet varie selon les pays et les cultures. Dans les débats sur la gouvernance de l’Internet, une myriade d’acteurs est impliquée dans la définition de la notion des « libertés » par rapport aux technologies spécifiques à Internet. Un élément central dans le processus de création de sens par rapport aux technologies spécifiques à Internet et de leurs fonctionnalités est la négociation constante des droits en ligne, tels que la vie privée et la liberté d’expression. Reprenant ce débat, ainsi que d’autres contestations sur ce qui devrait ou ne devrait pas constituer les libertés sur Internet, cette conférence explore comment les partisans de la cryptographie, une communauté spécifique participant au débat sur la gouvernance de l’Internet, a construit un discours dans lequel « crypto » (logiciel de cryptage) sert en tant que facilitateur de la liberté. Alors que le logiciel « crypto » vise à rendre les données inintelligibles ou illisibles, sauf au(x) destinataire(s) souhaité(s), la représentation de « crypto » est en proie à une lutte discursive plus large qui contribue à définir le sens même de la liberté sur Internet.

Cette présentation traite des partisans du logiciel « crypto », en particulier les Cypherpunks, et comment ils ont articulé un cryptodiscours : une construction de sens partiellement fixé qui établit une relation entre « crypto » et une conception négative de la liberté sur Internet en relation avec l’État. Les Cypherpunks ont formé une communauté lorsque des individus intéressés par la technologie et les questions relatives à la vie privée se sont joints à la Cypherpunk Mailing List en 1992. Ce groupe a pour objectif initial de mettre au point des logiciels de cryptage et d’échanger entre les membres afin de protéger leur vie privée en ligne. Plusieurs évènements ont mené à la formation de cette communauté de discours, et d’autres encore ont aidé à revigorer ce discours par la suite.

Afin de déchiffrer le cryptodiscours, je cartographie les évènements essentiels du discours relatifs à l’articulation de « crypto » au sein des communautés de discours interdépendantes de cryptographes, de pirates informatiques, d’activistes des droits de la personne en ligne, ainsi que de journalistes pendant une période de quarante ans (1975-2015). Je présente la trajectoire du Cryptodiscours comme composée de trois périodes : l’origine du cryptodiscours (1975-1990), la cristallisation (1990-2000) et la revitalisation du cryptodiscours (2000-2015). Utilisant la théorie du discours de Laclau et Mouffe, j’analyse des artéfacts clés du discours incluant des manifestes politiques publiés par les Cypherpunks, ainsi que des récits journalistiques publiés par des reporters du magazine technologique Wired. Cette trajectoire offre une vue d’ensemble de la complexité et de la contingence du cryptodiscours.

Les implications de cette recherche appellent à un débat plus contextualisé à propos du rôle des gouvernements démocratiques dans le respect des droits de la vie privée et de la liberté d’expression en ligne. J’avance que le cryptodiscours exclut d’autres sens positifs de la liberté sur Internet. Ainsi, le cryptodiscours réduit la responsabilité des États d’assurer les droits et libertés en ligne de leurs citoyens.

 

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